FUKUSHIMA, c'est officiel, les coeurs des réacteurs 1, 2 et 3 ont bien fondu ; Tepco vacille, la confiance dans l'énergie nucléaire aussi

Publié le par Europe-Ecologie, les Verts de Fontenay-sous-bois

REUTERS/Tokyo Electric Power (TEPCO)/Handout

L'opérateur de la centrale de Fukushima a révélé ce week-end que le coeur des réacteurs 1, 2 et 3 avaient fondu.

Pourquoi une si tardive découverte?

Quelles conséquences?

L'analyse de Roland Desbordes, président de la CRIIRAD.

Née au lendemain de l'explosion de Tchernobyl, la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD), basée à Valence, est composée d'une équipe de scientifiques qui effectue des interventions tant en France qu'à l'étranger.  

 

L'opérateur Tepco n'a révélé que tardivement la fonte des coeurs des réacteurs.

 

Cette information vous surprend-elle?

Le patron de Tepco congédié
La compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé vendredi une perte annuelle record de quelque 11 milliards d'euros et le remplacement de son patron, à cause du très grave accident nucléaire de Fukushima. 

 

D'après mes observations, cette découverte n'est pas un scoop. Le tsunami a d'abord stoppé l'alimentation électrique de la centrale de Fukushima, puis endommagé les pompes à eau, qui servent à faire circuler l'eau dans le cadre du système de refroidissement. Sans ce dernier, la température dans la cuve est rapidement montée jusqu'à 2000 degrés. 

 

Entre les 3 ou 6 premières heures qui ont suivi le tremblement de terre et le tsunami, cette forte chaleur a conduit à la déformation des tuyaux qui contenaient les pastilles d'uranium. Celles-ci sont tombées en tas, au fond de la cuve.

 

N'étant plus refroidies par les circuits habituels, ces pastilles, formant un élément hautement radioactif appelé corium, ont fondu puis percé le fond de la cuve [certaines sources parlent aussi d'un probable percement du socle de béton, protection faisant partie de l'enceinte de confinement du réacteur, ndlr.]  

Trois réacteurs visités par les ouvriers de Tepco
Des employés de Tepco ont pu pénétrer pour la première fois dans l'enceinte du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima.
 
Ce réacteur est la dernière des trois tranches endommagées à avoir pu être visitée. Outre la fusion du coeur du réacteur, une explosion due à une accumulation d'hydrogène en a détruit le toit. Récemment, les réacteurs 1 et 2 ont aussi été visités par des ouvriers, pour y mesurer les taux de radioactivité et évaluer les dégâts.  

 

Cette fonte des pastilles était inéluctable dans la mesure où l'arrêt du système de refroidissement s'est conjugué avec la déformation des tuyaux contenant les pastilles d'uranium.  

 

Les pastilles sont tombées au fond de la cuve à la suite de la déformation des tuyaux. N'est-ce pas la fiabilité de ces tuyaux qui est en cause?

 

Ces tuyaux, aussi appelés gaines, sont la première barrière qui empêche l'eau d'entrer en contact direct avec les éléments radioactifs. S'ils sont endommagés, il est fort à parier qu'ensuite, les pastilles d'uranium ne soient plus refroidies et qu'on assiste à un percement du fond de la cuve, comme on le voit actuellement.  

 

Formées de zirconium, ces tuyaux sont utilisés dans 80 à 90% des centrales de la planète. Dans les centrales accidentées, telles que Three Miles Island, et St Laurent-des-eaux, cet élément, fabriqué en France, était aussi utilisé. En comparaison à l'acier, il est clair que le zirconium résiste beaucoup moins à la chaleur. Ainsi, peut-être devra-t-on, lors du bilan de l'accident de Fukushima, réfléchir à d'autres composants pour fabriquer ces tuyaux.  

 

Cette découverte fragilise-t-elle l'image et la crédibilité de l'opérateur?

 

Je ne ferai pas un procès d'intention à Tepco, car les Japonais ont fait face à un évènement sans précédent, incomparable au dernier séisme, celui de Chuetsu-oki, intervenu en 2007.  

 

Juste après le tremblement de terre, ils n'ont pas eu accès aux mesures relevées par les capteurs installés dans la centrale, ni à la salle des commandes. Depuis, le discours de Tepco varie de jour en jour, montrant leur incapacité à faire face et s'adapter.  

 

Les informations étaient bien là, les Japonais n'en ont pas fait usage 

 

En revanche, aujourd'hui, les Japonais avancent à l'aveugle.

 

Au-delà de la centrale, des capteurs étaient bien présents. On a fait des mesures, il aurait donc fallu les publier. De plus, alors que les Américains évacuaient une zone de 80 km autour de la centrale, les Japonais, eux, l'ont limitée à 20 km.

 

Cela reste insuffisant.

 

Si les Américains ont agi de la sorte, c'est qu'ils avaient leurs raisons. Les informations étaient certainement là, les Japonais n'en ont pas tenu compte. Je pense que les mesures de prévention ont donc été insuffisantes.  

 

Mais à y regarder de plus près, ces fautes ne datent pas d'hier.

 

L'opérateur Tepco a construit la centrale de Fukushima en faisant fi de nombreuses données. Il a construit la centrale sans prendre en compte les normes sismiques en vigueur au Japon.

 

L'opérateur a seulement "aménagé" la centrale, qui a été bâtie sur la base d'un brevet américain. Enfin, Tepco a surtout été épinglé parce qu'il n'a dissimulé des documents important sur la sûreté des centrales.  

 

Le quotidien Japan Times a indiqué mercredi que l'arrêt du système de refroidissement était dû à une erreur humaine. Qu'en pensez-vous?

 

A priori, cette thèse ne semble pas sérieuse. Selon moi, les conditions étaient telles lors de l'accident que c'est uniquement à cause du séisme et du tsunami que le système de refroidissement fut hors de fonctionnement.  

 

En effet, le site nucléaire a été coupé du réseau électrique national, utilisé en cas d'urgence lors d'un adent. D'autre part, le tsunami a noyé les groupes électrogènes, impossible donc de les utiliser. Enfin, les pompes à eau ont également été endommagées. A mon avis, le système de refroidissement a donc été endommagé avant même qu'une erreur humaine n'est pu être envisagée. 

Où en est-on des mesures de radioactivité?

Dans l'eau de mer, des échantillons prélevés le 29 avril par Tepco, dans une zone allant jusqu'à 30 km autour de la centrale, ont révélé des niveaux de radioactivité préoccupants, de 100 à 1 000 fois plus élevés que la normale: entre 98 et 190 becquerels/kg d'iode radioactive et entre 1200 et 1400 becquerels de césium radioactif.  

 

Au-delà des 30 km, selon le ministère des Sciences japonais et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), de nouvelles mesures montrent "une baisse générale des niveaux de concentration en particules radioactives".  

 

Dans l'air, "l'iode a presque disparu [aujourd'hui sur le site], explique Bruno Comby, ingénieur en génie nucléaire à l'Ecole supérieure de techniques avancées de Paris, interrogé par Le Monde le 12 mai. Il reste essentiellement du césium 137, dont la demi-période est de 30 ans, mais dont l'activité est beaucoup plus faible".  

 

Le quotidien français note que les doses de radiations atteignaient, les jours suivant l'accident nucléaire, une centaine de millisieverts par heure, alors qu'elles oscillent aujourd'hui autour d'une centaine de microsieverts, soit des doses mille fois plus faibles.  

 

Néanmoins, 

 

Selon les dernières estimations de TEPCO (Tokyo Electric Power), l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, il y aurait plus de 98 000 tonnes des eaux souillées radioactives dans les bâtiments des réacteurs numéro 1 au numéro 6, dans la salle des turbines et dans le puits vertical extérieur.

 

Si l'on additionne 7 600 tonnes des eaux polluées transférées du réacteur no 2 et no 3, la quantité dépasse 100 000 tonnes.

 

Par ailleurs, il existe quelque 20 000 tonnes des eaux radioactives dans le bac de stockage de l'eau condensée. Au total, Tepco estime qu'il y aura environ 200 000 tonnes des eaux contaminées à traiter avant la fin de l'année.

Précisions : Les coeurs des 3 réacteurs inspectés ont - totalement - fondu :

 

Après avoir dépêché, mardi, des techniciens dans le réacteur numéro 2, la compagnie Tepco a conclu que le combustible nucléaire avait probablement fondu.

 

Le Japan Times a révélé mercredi que les dommages causés sur le réacteur numéro 1, dont la fusion du coeur, seraient sans doute liés à "une erreur humaine".

 

Selon le courrier international, Tepco a finalement reconnu que "les barres de combustibles du réacteur numéro 1 avaient fondu seulement cinq heures et demie après le tsunami." Jeudi, deux autres techniciens sont entrés pour la première fois dans l'enceinte du réacteur numéro 3 et ont constaté également que son cœur avait fondu.

 

Lors de la fusion du cœur, les tubes peuvent fondre et le corium peut migrer dans le réacteur, s'accumulant généralement dans les parties basses.

 

Dans la mesure où la géométrie du cœur n'est alors plus contrôlée, il y a un risque d'accident de criticité si les barres de contrôle (fondues avec le reste) ne peuvent plus assurer leur fonction. C'est pour cette raison que du bore (sous forme d'acide borique) est ajouté à l'eau de refroidissement, pour absorber le plus de neutrons possible et diminuer ainsi la réactivité du cœur.

 

De son côté, le Journal des Echos apporte les précisions suivantes :

 

 

Le groupe, qui a reconnu que la cuve du réacteur numéro un était percée, a annoncé, hier soir, qu'il revoyait sa stratégie de sortie de crise. Il croit toutefois qu'il pourra tenir son calendrier initial de refroidissement des quatre tranches du site.

Lorsqu'ils se sont aventurés pour la première fois la semaine dernière, à tour de rôle, dans les sous-sols du réacteur numéro un de la centrale de Fukushima Daiichi, les ingénieurs de Tepco, l'opérateur du site, ont découvert une situation bien plus sévère qu'ils ne l'avaient auparavant théorisée.

 

En mesurant les importants niveaux d'eau au sol ainsi que la grande radioactivité du liquide, ils ont compris que l'enceinte de confinement de la tranche avait été percée et que les milliers de tonnes d'eau qu'ils déversent depuis des semaines sur le coeur du réacteur pour tenter de le refroidir s'échappaient en fait continuellement de la cuve.

 

Cette complication, envisagée depuis plusieurs semaines par des experts étrangers, impliquerait que le combustible situé au coeur du réacteur aurait fondu dans les premières heures de la crise.

 

N'étant plus refroidi par les circuits habituels, qui avaient été endommagés par le tsunami du 11 mars, les barres de combustible auraient atteint rapidement les 1.800 degrés avant de fondre sur elles-mêmes et de glisser en un magma bouillant au fond de la cuve entourant le réacteur.

 

Dans la tranche 1, une partie de ce magma, appelé corium, aurait même pu s'échapper de la cuve par les failles et se retrouver au contact du radier, un socle de béton de 8 mètres d'épaisseur sur lequel repose la structure.

 

Dans les numéros 2 et 3, la fonte du combustible ne se serait pas accompagnée, selon les constatations actuelles, de fuites de corium hors des cuves. L'étanchéité de ces deux réacteurs aurait toutefois aussi été compromise.

 

Si les ingénieurs de Tepco soulignent que ces constatations ne correspondent pas à une aggravation soudaine de la crise, mais plutôt à une réévaluation de dégâts passés, ils ont été contraint de modifier ces dernières heures leur premier scénario de sortie de crise pour tenir compte de ces difficultés.

 

Hier soir, le groupe a indiqué qu'il allait devoir notamment se concentrer, dans le réacteur du numéro 1, sur le traitement de l'eau contaminée afin de pouvoir la réintroduire continuellement dans le coeur de la tranche.

Station de décontamination

Les travaux de construction, sur la zone, d'une station de décontamination menée notamment avec Areva et Veolia Water progressent « selon le calendrier prévu », a indiqué, hier, Tepco, qui ne veut pas modifier son calendrier initial de sortie de crise qui semble pourtant très optimiste à beaucoup d'experts.

 

« En dépit de la fusion du combustible, nos objectifs ne changent pas », a assuré, hier soir, le directeur général adjoint de Tepco, Sakae Muto. « Il y a plusieurs éléments d'incertitude et de risques, mais il n'y a aucun changement de calendrier dans les buts annoncés précédemment », a-t-il insisté.

 

Les fuites radioactives devraient donc avoir considérablement baissé d'ici à juillet et les réacteurs 1,2,3 et 4 devraient avoir été placés, avant la fin janvier 2012, dans un état d'arrêt à froid, qui implique le maintien durable de leurs coeurs sous une température de 95 degrés Celsius.

Yann Rousseau
CORRESPONDANT À TOKYO

Tandis que le journal Nice Matin s'intéresse aux agriculteurs restés dans l'aire des 30 kilomêtres.

 

 

 

Dans la zone d'exclusion autour de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, le silence des villages vidés de leurs habitants n'est troublé que par les mugissements du bétail, laissant les fermiers face à un choix cornélien: tuer les bêtes ou les laisser mourir.

 

Depuis l'accident survenu dans cette centrale après le séisme et le tsunami du 11 mars, 85.000 personnes ont été évacuées des environs de Fukushima Daiichi (N°1) et une zone de 20 km de rayon autour du site nucléaire est interdite à la population, sauf pour de courtes visites.

 

Le petit village de Katsurao, bien qu'à 25 km au nord-ouest, a lui aussi été évacué et sera interdit d'accès à partir de fin mai. Déjà, plus personne ne s'y rend sauf quelques agriculteurs, qui veulent soigner leurs vaches, cochons et volailles.

 

Plus de 10.000 bovins dans cette région, réputés pour leur viande tendre et leur lait crémeux, ont été abandonnés depuis les opérations d'évacuation réalisées dans l'urgence, selon les fermiers. Beaucoup sont morts de faim, prisonniers des étables.

 

Les agriculteurs sont confrontés à un choix cornélien: déplacer le bétail dans des régions non contaminées, une opération très coûteuse, abattre les bêtes ou les abandonner à leur sort.

 

Les autorités locales n'ont pas donné d'ordre mais "recommandent fortement" aux fermiers de Katsurao de vider leurs étables avant fin mai, indiquent les responsables.

 

Si la viande est contaminée, ils ne pourront pas la vendre. Et même si elle ne l'est pas, elle ne rapportera pas grand chose: les animaux sont efflanqués et plusieurs errent autour des étables, à la recherche de nourriture.

 

"Cette vache là-bas, elle va mourir dans quelques jours. Elle n'a plus la force de se joindre aux autres pour manger", déclare Shinji Sakuma, 55 ans, en pointant du doigt l'une de ses 70 vaches laitières, trop faible pour se tenir debout.

 

"Je suis en colère", ajoute cet homme, qui a monté son exploitation il y a 35 ans. "Nos bêtes n'ont rien fait de mal", dit-il en essuyant ses larmes.

 

Les autorités n'ont toujours pas annoncé le montant des compensations pour les agriculteurs affectés par le désastre, mais le gouvernement a indiqué que l'opérateur de la centrale, Tepco, devra payer pour la totalité des dégâts.

 

Tetsuji, le fils de Sakuma, ne réclame pas une fortune. Il veut juste une exploitation sans danger, de l'herbe saine et des vaches en bonne santé.

 

"Nous ne voulons pas d'argent si nous pouvons récupérer ce que nous possédions avant", ajoute le fils de 35 ans, qui veut bouger une vingtaine de bêtes sur l'île de Hokkaido (nord). Les autorités du village encouragent plutôt les agriculteurs à abattre le bétail.

 

La soeur, Ruriko, 33 ans, raconte qu'elle était terrifiée par les répliques du séime. Désormais, elle redoute le vent qui apporte avec lui, dit-elle, la contamination et la désolation.

 

"Le vent d'est me fait peur", déclare-t-elle. "Les radiations sont invisibles, il n'y a pas d'odeur.

 

Une fois que tout sera réglé, je quitterai Fukushima car j'ai peur des radiations, tout le temps".

 

Avant l'accident nucléaire, le pire depuis Tchernobyl il y a 25 ans, le village de Katsurao comptait 1.500 habitants, des fermiers pour la plupart, 4.000 vaches et des milliers de volailles.

 

"Je pensais que Tchernobyl ne me concernait pas vraiment", soupire Toshie Kosone, un autre éleveur de bovins du village, où des taux de 10 microsieverts par heure étaient relevés. Le maximum autorisé par personne et par an est de 1.000 microsieverts.

 

"Nous allons nous séparer de nos bêtes, qu'on puisse les vendre ou pas", ajoute-t-il. "Même si nous pouvons revenir ici, rien ne garantit que la contamination puisse être nettoyée. Je n'ai plus suffisamment confiance pour continuer l'élevage ici."

 

Et pendant ce temps là, Tepco vacille...

  

Fukushima: perte annuelle financière colossale pour Tepco et patron congédié

 

Au terme de l'exercice d'avril 2010 à mars 2011, Tepco a affiché une perte nette de 1.247,35 milliards de yens (10,9 milliards d'euros), la pire jamais enregistrée par un groupe japonais non financier.

 

Le tentaculaire groupe Tepco a notamment été forcé de prendre en compte des dépréciations massives d'actifs résultant de l'arrêt brutal et définitif d'au moins quatre des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi (N°1), mise à mal par le séisme et le tsunami géant du 11 mars.

 

Ont également sévèrement plombé ses finances les dépenses requises pour déployer des moyens exceptionnels afin de refroidir tant bien que mal les réacteurs de Fukushima et les piscines à combustible.

 

Elle doit aussi financer le traitement de milliers de mètres cubes d'eau contaminée.

 

"La détérioration significative" des finances "soulève des doutes substantiels sur (notre) capacité à continuer de fonctionner, a prévenu l'opérateur. Il a cependant assuré qu'il continuerait sa restructuration conformément aux desiderata du gouvernement.

 

A la Bourse de Tokyo, l'action s'est effondrée de 83% depuis le 11 mars.

 

Avant l'accident, Tepco espérait terminer l'exercice sur un bénéfice net de 110 milliards de yens (près d'un milliard d'euros), une hypothèse ruinée le 11 mars par la catastrophe naturelle qui a dévasté le nord-est du Japon et provoqué le plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl il y a 25 ans en Ukraine.

 

Le groupe, qui va bénéficier d'avances de fonds de la part de l'Etat pour indemniser rapidement les victimes, est incapable de faire des prévisions financières pour les mois à venir, la situation dans la centrale étant impossible à stabiliser avant au moins six mois.

 

Tepco a également annoncé que son actuel patron, Masataka Shimizu, allait quitter son poste et être remplacé par Toshio Nishizawa, une décision qui doit être confirmée lors de l'assemblée générale des actionnaires fin juin.

 

"Le public a perdu confiance dans l'énergie nucléaire", a déclaré ce dernier lors d'une conférence de presse. "Nous avons jugé que la direction devait prendre toute la responsabilité", a-t-il poursuivi pour justifier son départ contraint.

 

Pour son successeur désigné, "nous traversons la pire crise de notre histoire". "Nous allons tout faire pour stopper cet accident et mettre en oeuvre les mesures prévues", a promis M. Nishizawa.

 

M. Shimizu va se retirer en laissant l'entreprise au bord du gouffre, après avoir été critiqué pour sa gestion de la crise.

 

L'homme n'a pas toujours été aux commandes en raison de problèmes médicaux et d'une hospitalisation dans les jours où se sont produites les explosions et autres avaries majeures à Fukushima.

 

Sans ce drame intervenu moins de trois semaines avant la fin de l'année budgétaire, Tepco n'aurait pas eu à rougir de ses résultats.

 

La compagnie est en effet restée bénéficiaire sur le plan purement opérationnel, continuant malgré tout d'alimenter en électricité la région est du Japon, dont la mégapole tokyoïte et ses 35 millions d'habitants, et d'encaisser les factures.

 

Son chiffre d'affaires annuel s'est ainsi élevé de 7% par rapport à celui de l'année précédente, à 5.368,57 milliards de yens (47 milliards d'euros). Tepco a dégagé un profit d'exploitation en progression de 40% sur un an à quelque 400 milliards de yens (3,5 milliards d'euros).

Copyright © 2011 AFP. 

 

 
 



Publié dans Energie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article