Le 14 juillet 1790 : la fête de la fédération et la journée des brouettes. Eva Joly a raison, revenons aux sources
La journée du 14 juillet 1790
Elle est organisée très tardivement, et donc largement improvisée. Il ne s’agit pas de mettre en cause la légitimité du Roi, bien au contraire. C’est surtout, montée avec enthousiasme des profondeurs du pays, une aspiration à une unité nouvelle et un appel à un cadre stable. Comme le proclame l’astronome Bailly, maire de Paris : "Nous proposons que cette réunion […] soit jurée le 14 juillet prochain, que nous regardons tous comme l’époque de la liberté : ce jour sera destiné à jurer de la défendre et de la conserver".
La manifestation a lieu sur le Champ de Mars : celui-ci a été profondément transformé par les Parisiens eux-mêmes, épisode connu sous le nom de " journée des brouettes ". Il est bordé pour l’occasion par deux monticules de terre, élevés pour accueillir 400 000 spectateurs. Ces deux monticules subsisteront jusqu’au Second Empire. En travers de la Seine, un pont de bateaux est dressé qui mène à un autel destiné aux prestations de serments.
Malgré la pluie et la boue, des gens du peuple, des enfants, des bourgeois et même des grandes dames viennent creuser, terrassser, tirer des brouettes, afin que tout soit prêt le 14 juillet.
La nouvelle école militaire accueille, elle, les membres de l’Assemblée nationale et la famille royale.
Dès 4 heures du matin, les fédérés défilent avec leurs tambours et leurs drapeaux ; ils sont 100 000, y compris ceux de Paris. Les Parisiens prennent place sur les talus élevés autour de l’esplanade. Louis XVI arrive de Saint-Cloud et prend place dans le pavillon dressé devant l’Ecole militaire. La participation de la foule est immense, très enthousiaste, malgré le mauvais temps.
La messe est célébrée par Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, évêque d’Autun. La Fayette, en grand uniforme, arrive sur un cheval blanc et monte sur l’estrade. Louis XVI prête serment à la Nation et à la loi, la multitude le répète et on entonne un Te Deum, puis on se sépare au milieu des embrassements et des vivats dont beaucoup s’adressent à Louis XVI.
La nouvelle école militaire accueille, elle, les membres de l'Assemblée nationale et la famille royale.
Gouache de lesueur au Musée Carnavalet ,
la journée des brouettes
le rappel historique est ici http://ahrf.revues.org/9882
Après les célébrations officielles, la journée se poursuit, dans les jardins de la Muette, par un banquet de 22 000 couverts, qui ouvre la fête populaire : on se retrouve sur les ruines de la Bastille pour danser, boire et chanter...
On porte des toasts, et l'organisation prévoit jusqu'au "Tarif des filles du Palais Royal".
La fête, couronnée d'un lancer d'aérostats, durera jusqu'au 18 juillet.
De quoi donner raison à Eva Joly dans son désir de revenir aux sources, alors que plusieurs centaines de milliers de personnes se sont retrouvés sur le Champ de Mars pour assister au concert de SOS Racisme Non ?
http://info.france2.fr/france/sos-racisme-fait-un-concert-monstre-a-paris-69675520.html
Ci-dessus : "Ici l'on danse" "Vue de la décoration et illumination faite sur le terrain de la Bastille pour le jour de la Fête de la Confédération française le 14 juillet 1790." |
pour aller plus loin :
Post scriptum : merci à Médiapart d'avoir offert ce lien pour en permettre la libre diffusion
http://www.mediapart.fr/article/offert/9ed1697f9357aef09e6344f399365998