Ramadan : discrimination au nom de la laïcité ?

Publié le par Europe-Ecologie, les Verts de Fontenay-sous-bois

Choqué par les faits relatés dans l'article du Parisien du 07 septembre 2011, le groupe des élus EELV Fontenay-sous-Bois s'indigne :

 

Déclaration de Pierre Viénot au nom du groupe des élus EELV Fontenay-sous-Bois

Conseil municipal du jeudi 29 septembre 2011

 

 

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

 

Le 7 septembre dernier, le Parisien, dans son édition du Val de Marne, a publié un article contenant des informations graves sur la politique de la ville en matière d’embauche de personnes de confession musulmane. Il est même fait état dans cet article du licenciement d’une jeune femme d’un centre de vacances car elle pratiquait le ramadan. Cette jeune femme a, selon l’article, d’ailleurs porté plainte auprès de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité).

L’adjointe au Maire chargée de la Jeunesse, Martine Antoine, a confirmé, toujours selon le journal, qu’elle et l’administration de la ville considéraient comme incompatibles la pratique du ramadan et l’encadrement des séjours de vacances des jeunes. Précisant aussi que le repas est un temps pédagogique, et qu’il est important que les animateurs et les enfants le partagent.

Il apparaît donc qu’une discrimination à l’embauche a été pratiquée pour ce motif.

Il est également écrit que la mairie de Fontenay assume des consignes qualifiées, je cite, de « strict respect de la laïcité ».

 

Je fais cette intervention au nom du groupe Europe Ecologie Les Verts car nous avons été profondément choqués, à la lecture de cette article, et en constatant que le débat interne à la majorité municipale n’a pas pu avoir lieu, pour des prétextes divers et variés.

 

La question de la laïcité est extrêmement importante et la discrimination à l’embauche pour raison de pratique de ramadan est tout sauf dans le respect de la laïcité.

Nous rappelons que la laïcité impose que chacun soit en mesure d’exercer librement sa religion, sans l’imposer à quiconque, mais sans subir dès lors d’empêchement. Elle lie la liberté de conscience et la liberté religieuse.

 

En conséquence les autorités de toute nature – professionnelles notamment – ont pour obligation de permettre l’exercice de la religion par toutes mesures adaptées, en particulier les pouvoirs publics, c’est là le sens de la loi de 1905.

 

C’est ainsi que, concernant le Ramadan, de nombreuses entreprises comportant des activités présentant des enjeux de sécurité, ont adapté leur fonctionnement : entreprises du bâtiment, entreprises de transport. Par exemple les chantiers du bâtiment emploient les ouvriers qui le suivent pendant le Ramadan, en évitant de leur confier les tâches les plus lourdes et dangereuses si c’est le cas. Les conducteurs de la RATP – où la sécurité est très stricte – poursuivent leur travail normalement. Les compagnies aériennes emploient des pilotes effectuant le Ramadan.

 

Enfin il est bon de rappeler qu’aucune loi, ni règlement du travail, n’impose un quelconque rythme alimentaire. Aucun contrat de travail, qu’il soit privé ou public, ne peut donc imposer à un salarié ou à un agent de s’alimenter ou de boire selon un rythme qui lui serait imposé.

 

En conséquence la mesure prise par la ville de Fontenay-sous-bois est inadaptée et discriminatoire. En aucun cas sa politique ne peut viser à interdire la religion et son exercice.

 

Nous demandons que cela soit rappelé dans une note interne aux services, ainsi que dans une communication officielle à la population. Enfin nous demandons que contact soit pris avec les personnes concernées cet été et que celles-ci soient indemnisées du préjudice qu’elles ont subi.

 

Je vous remercie de votre attention.

 

Conseil Municipal du 29 Septembre 2011 en video : cliquez ici ! 

 

 

 

 


Publié dans Fontenay sous bois

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