Retraites : Eva Joly dénonce la double peine que constitue l’allongement de la durée de cotisation
Le gouvernement a annoncé aujourd’hui son intention de porter à 41,5 années de cotisation la durée nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein pour les générations nées après 1955,
Eva Joly réagit:
« Les générations nées après 1955 subissent une double peine. Elles seront les premières à être pleinement concernées par le report à 62 ans de l’âge de la retraite et devront cotiser 41,5 années pour toucher une retraite à taux plein.
Faute d’une carrière complète, de nombreux futurs retraités, notamment des femmes, seront donc contraints de travailler plus tard pour toucher au final des retraites amputées !
En obligeant les salariés à prendre leur retraite plus tard, le gouvernement ne fait que retarder l’entrée sur le marché de travail de dizaines de milliers de jeunes ou condamner à un chômage prolongé des salariés âgées ayant perdu leur emploi.
L’allégement du déficit des caisses de retraite se fait donc au prix de l’accroissement de la précarité des jeunes et du déficit de l’assurance chômage. Ce qui est gagné d’un côté est perdu de l’autre.
Une approche purement comptable de la réforme des retraites est vouée à l’échec. Le gouvernement semble oublier que la part des salaires dans la valeur ajoutée est au plus bas depuis 30 ans. Il serait donc logique d’augmenter la contribution du capital au financement de la protection sociale et notamment des retraites.
En 2012, nous demanderons une réouverture immédiate du débat sur les retraites, qui devra inclure le retour de la retraite à 60 ans et une négociation collective autour du partage de la valeur ajoutée. »
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